24 juin 2007

Mont-Tondu : Col du Tondu et arête Nord-Est du Pain de Sucre

Le 22 juin 2007, je suis parti seul en train de Nantes pour St-Gervais, puis Les Contamines en car. J'avais pour objectif le Mont-Tondu en passant par le col du Tondu et l'arête Nord-Est du Pain de Sucre depuis le refuge Robert Blanc. Les conditions étaient exceptionnelles ! Temps superbe, regel nocturne idéal, rocher sec ! Que du bonheur pendant 3 jours. Le samedi fut la plus longue étape, puisque je devais rejoindre le refuge Robert Blanc depuis Les Contamines via le col d'Enclave et la grande Ecaille. Une sacré bavante (1900 m de dénivelé positif et 400 négatif), mais un paysage superbe. Je me suis joins à un groupe au col d'Enclave qui avait la même destination que moi. Nous avons chacun notre tour fait la "trace" et rechercher l'itinéraire qui n'est pas du tout évident avec la neige. Bref, il m'a fallu 8 heures pour rejoindre le refuge (2750 m). Le gardien est très sympa et on mange très bien. C'est le genre de refuge où l'on n'hésite pas à rester un moment tellement on s'y sent bien. J'obtiens les dernières infos nécessaires à mon ascension du lendemain. Le gardien me confirme que l'arête n'est pas difficile et me dit que je peux aussi passer par le glacier même en solo car il n'y a pas de crevasses ... Après une bonne nuit, réveil matinal. La plupart des cordée partent pour le Dôme des Glaciers via le glacier des Glaciers. Seulement trois groupes partent pour le Tondu. La trace jusqu'au pied de la barre rocheuse du col du Tondu est facile à suivre dans la neige durcie par le gel. La montée au col est facilitée par des câbles et cordes fixes (genre via ferrata). La vue du col (2895 m) est magnifique sur le glacier Tré-La-Tête. Après quelques photos, je me décide à attaquer l'arête Nord-Est. Le rocher n'est pas très stable, il faut être vigilant et tester toutes les prises. Quelques passages sont athlétiques et limites, mais je trouve mon itinéraire sans trop de soucis. J'atteins enfin la partie finale en neige de l'itinéraire. Une cordée (un guide et ses deux clients) qui me suivait sur l'arête me double. J'en profite pour suivre leur trace jusqu'au Pain de Sucre (3169 m). Je décide de m'arrêter à l'antécime, le reste de l'itinéraire jusqu'au Tondu empruntant une arête aérienne que je trouve un peu limite après tous ces efforts. La descente s'effectue par des pentes de neige (35º max) en direction des lacs Jovet. Je suis seul sur cet itinéraire, la neige est bonne, ce n'est que du bonheur !! J'atteins la cascade, le seul passage difficile car avec la fonte des neiges le torrent emprunte le chemin de rando et les dalles sont glissantes ... J'en sors un peu humide puisqu'il a fallu se mouiller pour ne pas faire une longue glissade dans la chute. Le reste de la descente est facile, l'arrivée aux lacs permet de me sécher et prendre un bain de soleil. Il y a du monde car c'est une destination classique plutôt familiale. Je déjeune, puis redescends sur le refuge de la Balme (1706 m). Les orages arrivent vers 16h et le mauvais temps s'installe. Le lendemain, je redescend sur Les Contamines pour reprendre le car, puis le train pour Nantes. Bilan : un weekend mémorable et une course superbe !



Accès routier / Transports publics :
Saint Gervais >> Les Contamines >> Notre-Dame de la Gorge

Logement, refuges et bivouacs :
Refuge Robert Blanc, Refuge de la Balme

Configuration : Alpinisme (parcours d'arête et course neigeuse)

Point culminant
: 3196 m

Cartographie
: IGN 3531 ET Mt Blanc-Tre la tete

Orientation : E

Inclinaison max. : 35º

Cotation : PD

Matériel : Crampons, piolet, baudrier, corde, casque, batons

Horaire global (montée + descente) :
Jour 1 : 8h
Jour 2 : 7h

Horaire de la course (difficultés) : 4h

Altitude de départ :
Jour 1 : 1200 m
Jour 2 : 2750 m

Dénivellation montée :
Jour 1 : 1900 m
Jour 2 : 450 m


Montée au refuge Robert Blanc
Depuis la chapelle de Notre Dame de la Gorge, traverser à gauche le torrent du Bon Nant pour emprunter la voie romaine qui fait suite au pont. On traverse un second pont romain, celui de la Téna (1392 m), pour sortir de la forêt. Le large chemin dépasse bientôt le chalet-hôtel de Nant Borrant et toujours plein sud, remonte le vallon (alpages de la Rollaz). Continuer en direction du refuge de Balme (1706 m), puis poursuivre vers les lacs Jovet en laissant à droite le sentier menant au col du Bonhomme. Contourner le premier lac par la droite et emprunter le chemin plus ou moins marqué en direction du col d'Enclave. La montée au col est rude et le passage de névés assez raides nécessite le piolet. Arrivé au col (2672 m), redescendre vers le lac d'Enclave (en juin, la neige facilite la descente), puis le contourner par la gauche. Continuer vers l'Est en direction de la Grande Ecaille en empruntant au maximum les névés. L'ascension finale se fait dans du schiste jusqu'au col (~2750 m). Du col, le refuge Robert Blanc est visible, ainsi que l'arête des Lanchettes qui mène au Dôme des Glaciers et à l'Aiguille des Glaciers. Redescendre jusqu'à une altitude de 2450 m au pied du glacier des Lanchettes, puis remonter la moraine jusqu'à trouver des pentes neigeuses jusqu'au refuge (2750 m).














 



Le Mont-Tondu par le col du Tondu et l'arête Nord-Est du Pain de Sucre
Montée au Mont-Tondu
Suivre la trace qui mène au col du Tondu, via les cables et cordes fixes. Puis suivre l'arête sur la gauche au plus facile (le rocher est pourri et n'est pas très stable). Atteindre une pente de neige (20º), puis le Pain de Sucre, enfin le sommet proprement dit par l'arête finale.













Itinéraire de descente par les lacs Jovet
Redescendre l'arête NW du Pain de Sucre jusqu'au col avant la Pyramide Chaplan. Passer en face Ouest. Descendre d'abord à droite puis droit dans la pente sur 150 m (35º, préférable enneigée) puis obliquer légèrement à gauche pour descendre directement sur les lacs . On atteint alors une cascade, barre rocheuse (2550m). Si les cascades sont trop imposantes (ou voir nombreuse), tirer un rappel sur becquet. Suivre les quelques cairns puis tirer à gauche pour coutourner la barre par une pente herbeuse puis rejoindre au mieux un vague sentier sous la barre.